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Comme dans un miroir, un cri et on s’immobilise. Dès les premiers mots d’Emmelyne Octavie, plantés « Comme un clou dans le cœur », j’étais clouée dans les pages, avant de courir comme pour m’échapper ou ne pas laisser s’échapper ces mots qui déferlent, qui vous transportent, comme un fleuve guyanais. L’auteure est née en Guyane et en introduction elle annonce :
« C‘est ici,
En Guyane,
Que mon cœur a cinq raisons de
Battre encore plus fort. »
En me laissant emporter par l’inattendu du flot de mots, j’ai pris si rapidement des notes que je n’arrive plus à les relire. Mais reste une sensation à déposer sur cette page. La sensation d’un cri qui s’élève, d’un coup qu’on frappe. Le clou ne s’enfonce pas tout seul, il faut l’y contraindre. Émeline en a la force, la volonté de faire du bruit, de se faire entendre, de faire entendre le grondement de sa Guyane.
Publié en 2018, « Comme un clou dans le cœur » prend une résonance particulière pour un lecteur Martiniquais qui le découvre en 2020. Cette année où on assiste depuis quelques mois, au lever des jours de révolte d’une partie de la jeunesse martiniquaise, entrée en mouvement pour sa survie. Ces jeunes qui secouent le Pays-Mahogany jusque-là si tranquille, convaincu de sa force, de sa résistance aux vents forts.
Du haut de ses 30 années l’écrivaine vous embarque dans un voyage des mots, comme en pirogue sur le Maroni où entre les bras du fleuve, vous vous laissez entraîner n’ayant d’autres choix que le regarder, l’entendre vous raconter cette Guyane qui n’est pas celle des cartes postales, mais bien une terre de talent, d’identité forte, de résistance qu’il faut entendre.
Courez à la librairie pour découvrir l’écriture d’Emmelyne Octavie !
Lisa David