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Philippe Joseph est professeur des Université d’Ecologie, de Biogéographie et de Botanique. Il écrit de nombreux articles publiés dans des revues internationales en langue anglaise. L’homme est discret, certains diront timide. Mais qu’on ne s’y trompe pas, il regarde son pays et ne veut pas se contenter de ses titres et fonctions. Sa lettre à Serge Letchimy que nous avons récemment publiée, a fait l’effet d’une bombe au sein du PPM dont il est proche sans en être un militant. Il se dit Césairiste. Nous lui avons demandé pourquoi il a décidé de prendre position, de s’intéresser publiquement à la politique, dans le sens noble du terme. Sa réponse : « Les raisons de mon engagement : Les conditions de grande dégradation du tissu socioéconomique, la souffrance de la jeunesse dont les expressions de désespérance n’ont pas trouvé en retour de réponse mais une absence de dialogue pouvant mener à la concorde, et une posture policière de certains responsables politiques. A cela s’ajoute l’inexistence d’une opinion publique propice aux grandes manipulations enchevêtrées des sphères privées et publiques de pourvoir. Le temps était donc venu de mettre en place un collège de compétences dont le but est d’éclairer la population sur les dynamiques territoriales culturelles, économiques et sociales face un étouffement endogène d’origine complexe et à une mondialisation agressive. » L’Universitaire, le citoyen lancera très bientôt le collège de compétence.
Collège de compétences
Un Développement Intégré et Durable est Possible avec l’Homme et la Femme au Centre de l’Action Territoriale
Dans ce contexte complexe de dysfonctionnements des sociétés, il semble nécessaire que les actions des différentes composantes de la population en relation avec les missions conférées aux élus soient des axes majeurs de la gestion territoriale. Au regard du développement sociétal, les individus comme les communautés qu’ils constituent sont à la fois structurants et structurés. C’est par la mise en place des équilibres entre le social, le culturel et l’économique ainsi que la considération de l’homme martiniquais et de la Femme martiniquaise comme confluence civilisationnelle débarrassée des luttes et des obstructions partisanes que viendra la paix sociale.
Dans un monde où la densité d’échanges aussi multiples que variés est grandissante, seule la Concorde Civile soumise à l’épreuve de la contradiction permettra à la Martinique de construire une identité qui ne soit pas repliée mais ouverte au Monde autrement dit portant richesse au Monde : une sorte de dialectique démocratie/développement. Les pathologies sociétales martiniquaises (les problèmes de la Société) découlent d’une équation complexe dont les éléments constitutifs socioéconomiques, administratifs et cultuels en bonne partie sont de types ségrégationnistes.
En dépit de nombreux rebonds de lumière, l’évolution politique basée pour l’essentiel sur la satisfaction des besoins « primitifs » de pouvoir et d’enrichissement personnels n’a abouti qu’à une dévitalisation de l’agir au détriment de l’émancipation individuelle et collective au regard d’un Monde globalisé. Cette dégradation affectant tous les domaines de la société Martiniquaise résulte d’une déstructuration de la force d’innovation des Hommes et des Femmes de ce pays en rapport avec des constructions mentales émergeant de cette société maladroitement dite créole. L’absence notoire d’une opinion publique du progrès nous condamne à réagir.
En conséquence, je vous propose de mettre en place un Collège de Compétences s’adressant à toutes les catégories socioprofessionnelles et dont le but est d’analyser les problèmes qui gangrènent notre Martinique pour en proposer de nouvelles directions dans la perspective d’un développement territorial plural et harmonieux faisant émerger le génie des Hommes et des Femmes.
Philippe JOSEPH
Vice-Président de l’Université des Antilles
Directeur de l’Ecole Doctorale 588 de l’Université des Antilles
Directeur du groupe Antilles BIORECA (Biodiversité, Risques Ecologiques en domaines insulaires Caraïbes) du laboratoire UMR ESPACE DEV.
Responsable du Master Gestion de l’environnement